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Le goût de bébé

Le bébé adore le sucre. Le sens du goût est bien développé à la naissance et le nourrisson possède, en fait, plus de papilles gustatives que l’adulte. Celles-ci sont aussi plus largement disséminées dans la bouche…

Outre celles de la langue, du palais, de l’arrière-gorge et des amygdales, le bébé en a également un certain nombre à l’intérieur des joues. C’est un « super-dégustateur », mais tout ce dispositif anatomique n’est orienté que vers un seul type d’aliment : le doux lait maternel. Les autres goûts sont carrément détestés.

Le goût de bébé : inné ou acquis ?

Même si, adultes et gourmets, nous sommes sensibles à des milliers d’arômes, nous devons admettre qu’il n’existe que quatre goûts fondamentaux :

  • l’amer,
  • l’acide,
  • l’aigre
  • et le doux.

Si l’on fait goûter à un bébé des substances correspondant à chacun de ces goûts, à tour de rôle, il se montrera dégoûté par les trois premiers, fera la grimace ou essaiera de se détourner. Si le goût désagréable est assez fort, il peut même provoquer des cris de colère.

Le quatrième goût a un effet contraire et stimule la tétée. En outre, plus il est sucré, plus longtemps celle-ci durera. Si un adulte plonge son doigt dans une solution sucrée et le met dans la bouche de l’enfant, celui-ci va sucer et lécher le doigt. Si on retire le doigt, il va essayer de le suivre avec la tête, ne laissant aucun doute sur l’intensité de sa réaction.

Au contraire, il va vite recracher un doigt trempé dans une solution salée. Après une première investigation, il ne suce plus, repousse le doigt avec la langue, fait la grimace et tourne la tête d’un côté et de l’autre, en essayant d’échapper à l’horrible goût.

développement du goût chez bébé

Le développement du goût de bébé

Manifestement, le bébé est conçu pour rejeter tout aliment autre que le lait, son alimentation naturelle. Parce qu’il est simple et spécialisé, ce n’est pas pour autant un système émoussé ou réduit à l’état de vestige, comme pour d’autres dispositifs sensoriels. Il s’agit en fait d’une réaction gustative bien ciblée, qui convient parfaitement à sa condition infantile.

Les bébés détestent olives, moutarde, poivre, bière et café – et c’est tant mieux. Ils ne sont pas des gourmets. Pour ce qui est de la nourriture, ils sont des petites machines à téter, des machines en pleine croissance, qui courraient des risques sérieux si elles se mettaient à tâter des mets exotiques. Leurs innombrables papilles gustatives garantissent qu’ils s’en tiendront strictement à la voie lactée.

Bien que les adultes éprouvent une curiosité beaucoup plus large pour les goûts et les arômes, on remarque qu’en période de tension, ils régressent au stade infantile. Le sucre est rassurant. Une tasse de thé ou de café bien chaud, bien sucré, nous réconforte quand nous avons le cafard; nous avons alors un faible pour le chocolat, les bonbons ou les gâteaux — ils nous ramènent au temps béni de notre petite enfance où nous étions si attachés au sucre. Dommage qu’il nous donne aussi des caries!

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